Vaches limousines

LES VACHES LIMOUSINES

« La race bovine limousine est une race bouchère de grand format avec une robe froment vif, pas trop foncée, un peu plus claire sous le ventre, sur la face postérieure des cuisses et dans la région du périnée, de l’anus et des bourses ou du pis et de l’extrémité de la queue. Absence de toute tâche et pigmentation, muqueuses roses. Tête courte, front et mufles larges, auréoles plus claires autour des yeux et du mufle, cornes fines arquées en avant et légèrement relevées à leur extrémité (lorsqu’elles sont présentes). Encolure courte. Poitrine large et arrondie côte ronde. Bassin large, surtout au niveau des ischions, pas trop incliné. Ligne sacrée et hanches peu saillantes. Avant-main bien musclée, dessus très large avec des muscles saillants. Culotte épaisse, descendue et rebondie. Cornes et onglons blonds. Aplombs corrects. Cuir souple et fin ».

article 1 du titre 1 du règlement intérieur du herd-book limousin, 1er août 1991

SES ORIGINES

Elle est originaire de la partie occidentale du Massif Central où les bovins sont présents depuis très longtemps, comme l’attestent les fresques de la grotte de Lascaux. Les sols granitiques acides et faiblement minéralisés, un paysage vallonné, de fortes amplitudes thermiques avec des gelées fréquentes et un enneigement assez courant, voilà les facteurs qui ont engendré le développement d’une race rustique, dotée d’une ossature exceptionnellement fine mais solide.

LA RACE LIMOUSINE AU DÉBUT DU XIX SIÈCLE

Les premiers écrits témoignant de l’existence de la race limousine datent de la fin du XVIIIe siècle. Turgot, alors intendant du Limousin, développa un marché pour les animaux de boucherie limousine dans les grandes villes françaises. Les animaux concernés par ce commerce sont des bêtes engraissées à l’âge de 8 à 10 ans, qui ne pèsent guère plus de 300 à 350 kg.

Ce marché décline légèrement au début du XIXe siècle et le Limousin se caractérise principalement par la médiocrité de ses animaux.

Afin d’améliorer la race, quelques éleveurs tentent de croiser leurs animaux avec des animaux agenais, normands ou charolais. Des riches éleveurs ont même tenté de croiser la race limousine avec des bovins de la race durham, mais sans succès. L’administration limousine prend des mesures contre cette vague d’anglomanie et la marginalisation des animaux anglais dans les concours à partir de la fin des années 1860 entérine définitivement le choix de l’amélioration de la race par elle-même. Une prime vise à récompenser les éleveurs qui conservent leurs plus beaux taureaux. Mais il faut surtout améliorer la qualité des prairies limousines, afin d’augmenter leur poids. Les engrais de synthèse et de plantes fourragères comme le trèfle et le ray-grass permettront d’améliorer la productivité des prairies et de transformer les landes de bruyère en pâturages.

La race limousine est alors réputée pour la qualité de sa viande et le bon rendement de ses carcasses. Elle est sacrée meilleure race européenne en 1857, 1858 et 1859. Deux prix d’honneur toutes races confondues furent attribués au concours général de Paris : le premier à Achille Caillaud en 1886, le second à Charles de Léobardy trois ans plus tard.

VERS LA CRÉATION DU HERD-BOOK

L’amélioration de la race est le fait de quelques grands propriétaires, dont Charles de Léobardy qui possède une large propriété travaillée par son métayer Royer, un éleveur de tout premier ordre. Charles de Léobardy sélectionne les meilleurs taureaux qu’il confie à Royer, les autres métayers venant faire saillir leurs vaches par ces taureaux.

Le 18 novembre 1886, les statuts du herd-book limousin sont déposés à la préfecture. La limousine devient la seconde race bovine française à avoir son herd-book, après la charolaise. Le herd-book est un document qui recense l’ensemble des animaux agréés comme appartenant à la race, ainsi que des informations sur leur généalogie. En 1893, est créé le syndicat de la race bovine limousine, présidé à ses débuts par Charles de Léobardy. Le herd-book initié par l’élite des grands propriétaires est repris par les petits paysans qui copient les méthodes de leurs maîtres. Les foires se multiplient à la fin du XIXesiècle.

La première guerre mondiale porte malheureusement un coup d’arrêt à ce dynamisme de la race limousine. Elle reprendra son développement dans les années 1960.

LA RACE LIMOUSINE AUJOURD’HUI

Elle est aujourd’hui la deuxième race bouchère française en termes d’effectifs, derrière la charolaise et devant la blonde d’Aquitaine et a été la première en France à être distinguée par un label rouge. Elle est commercialisée sous la marque « Blason prestige » qui regroupe trois labels rouges :

  • bœuf du Limousin, pour la viande bovine limousine en général,
  • limousin junior, pour la viande d’animaux n’excédant pas 18 mois pour les mâles et 28 mois pour les femelles,
  • veau fermier du Limousin, nourri exclusivement du lait de sa mère et caractérisé par une viande légèrement rosée, qui fait également l’objet d’une IGP depuis 1996.

Ces dernières années, elle est également devenue une race à croisement. Elle est recherchée sur des races laitières ou locales pour augmenter le rendement en viande des veaux.

Une des lignes actuelles de la politique d’amélioration de la race limousine est le développement d’une lignée sans corne. L’éleveur n’a pas besoin de procéder à l’écornage manuel. Un taureau sans cornes a été importé des Etats Unis, qui a servi à nourrir les efforts de sélection français dans cette voie. Mais les animaux limousins sans cornes ne sont pas admis au herd-book limousin pour le moment, car ils ne respectent pas tous les standards de la race.

La limousine est une vache réputée calme. Les animaux montrant une nervosité anormale sont également éliminés du schéma de sélection. Un test de docilité est pratiqué pour l’inscription au herd-book.

La limousine est actuellement présente sur 70 départements et dans la plupart des régions, la région Midi-Pyrénées étant la deuxième région française en termes d’effectifs.

L’EXPORTATION À L’ÉTRANGER

Dès la création de son herd-book, la limousine a commencé à être exportée en Argentine, au Brésil, en Uruguay, à Madagascar ou encore au Portugal, mais cela ne concernait que quelques animaux. La race prend son essor à l’étranger qu’à partir de 1960. Elle est introduite en Argentine, au Brésil, mais également en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, au Danemark et au Royaume-Uni, puis en Australie et Nouvelle-Zélande. Une autre étape a été l’introduction du premier taureau au Canada, en 1968. La diffusion se développe fortement en Amérique du Nord à partir des années 1970. Elle est aujourd’hui présente dans 70 pays et elle est la race bovine française la plus exportée à l’heure actuelle.

Source : Wikipédia – lavache.com